La technologie headless signe une rupture majeure dans la manière de gérer le contenu. Retour sur une révolution en cours avec notre partenaire Contentful dans ce 2e article sur les CMS. Pour retracer l’historique dernière les Content Management Systems, rendez-vous sur notre premier article !
Les approches monolithiques adoptées massivement pour la gestion de contenu ont vite trouvé leurs limites une fois les années 2010 bien installées. Prise en main des outils malaisée, intégration compliquée, gestion de la multi-canalité, problèmes de sécurité, etc. : autant de difficultés auxquelles ont été confrontées les entreprises.
Au sein de celles-ci, ces difficultés n’ont pas épargné les relations entre les différents départements. À la source du problème ? L’opposition naissante entre les organisations métiers d’une part et la DSI d’autre part. “Les solutions in-house, explique Olivier Berckmans, ont participé à donner les pleins pouvoirs à la DSI ce qui, à terme, pouvait constituer un frein à la croissance”. En effet, poursuit le Regional Partner Manager de Contentful, “les équipes métiers, et notamment marketing, avaient des besoins à couvrir mais devaient parfois attendre des mois et des mois pour obtenir le feu vert de la DSI pour tel ou tel projet”. Des tensions à l’origine d’une mauvaise ambiance mais surtout de nouvelles habitudes.
À la source du désamour à l’égard des anciens CMS ? Les tensions récurrentes entre organisations métiers et DSI.
“Pour contourner l’obstacle DSI, les unités métiers se sont orientées vers des offres en SaaS externalisées”. Les avantages ? Pouvoir tout de suite opérer et s’affranchir du contrôle exercé jusqu’ici dans l’entreprise par la DSI. Mais, revers de la médaille, “cela a commencé à poser différents problèmes de sécurité ou de confidentialité, qui représentaient autant de risques financiers et stratégiques pour l’entreprise”. À plus long terme et à mesure qu’augmentaient les besoins, ces solutions s’avéraient par ailleurs très coûteuses et donc plus aussi attractives pour les équipes.
Il n’en demeure pas moins que le déploiement du SaaS a fait souffler un vent de nouveauté. Depuis, ces solutions ont d’ailleurs évolué vers plus de fiabilité, d’efficacité, de sécurité et de ROI. Les DSI ont quant à elles attrapé le train en marche pour adopter le SaaS et passer au cloud. Ce qui donne à penser à Olivier que “l’histoire du SaaS figure parmi les éléments qui ont permis la bascule vers un monde nouveau en matière de gestion de contenu”.
À nous donc de partir explorer ce monde d’après avec ceux qui y vivent déjà depuis fort longtemps : les experts en création d’expériences numériques de notre partenaire Contentful.
1. La révolution des CMS headless
Le SaaS apporte, en effet, une réponse concrète à la diversification des profils impliqués dans la politique de gestion, de création et de diffusion des contenus. Or, cette agilité et cette facilité d’adoption sont au cœur de la révolution CMS. “Chez Contentful, explique Olivier, nous disposons d’une dénomination pour la désigner : le ‘builder ethos’”. Cette philosophie reconnaît ainsi qu’une expérience numérique exceptionnelle commence avec ceux qui les construisent. “Elle crée une culture qui donne aux personnes l’espace, les outils et le temps nécessaires pour bricoler, expérimenter et créer de nouvelles expériences numériques”.
Adoptez le “builder ethos” : “une culture qui donne aux personnes l’espace, les outils et le temps nécessaires pour bricoler, expérimenter et créer de nouvelles expériences numériques”.
Le résultat ? Une solution aux multiples avantages car adaptée à l’expérience de chaque utilisateur, en témoigne Danone. En adoptant Contentful, le géant de l’agroalimentaire a révolutionné sa façon de construire un site web en tant qu’équipe internationale. “Par rapport aux autres CMS que nous avons utilisés, confirme Delphine Desfeux, Digital and Media Manager au sein de la multinationale, l’adoption de Contentful par les équipes locales est vraiment bonne”. Des développeurs aux personnes responsables des applications web en passant par les contributeurs, tous peuvent “utiliser Contentful en toute autonomie”, y compris “les personnes qui ne sont pas aussi sensibilisées au numérique”. Désormais, donc, ce sont les solutions CMS qui s’adaptent aux utilisateurs et non l’inverse. Comment ? En invitant les clients à élaborer un playbook qui délivre pour chacun d’entre eux des guidelines personnalisées. “Ce que nous faisons, assure Olivier, grâce à l’offre d’accompagnement proposée par des partenaires comme Wemanity”.
Cette révolution CMS acte aussi une rupture technologique. Headless, autrement dit “sans tête”, les systèmes de gestion de contenu dissocient la gestion de la donnée (backend) de son affichage sur l’interface pour l’utilisateur final. Ce caractère découplé permet aux CMS headless de répondre directement aux appels d’API. Du point de vue du contenu, cela signifie que celui-ci est brut, qu’il peut être publié n’importe où et diffusé à un nombre important de canaux.
2. Une solution win-win
L’intérêt ? Un gain accru en flexibilité, mais pas seulement. Comme le backend est découplé du front, exit aussi les latences pour récupérer le contenu. L’API fournit des données dynamiques qui peuvent être intégrées dans la structure de la page à tout moment, sans besoin de la rafraîchir.
Un tel dynamisme s’avère bien pratique quand le contexte sanitaire et économique vous oblige à réagir rapidement et à modifier vos contenus fréquemment, comme peut en attester SAS. À mi-chemin d’une transformation numérique engagée en 2019, la compagnie aérienne a dû s’affronter, en 2020, à la plus grosse crise de l’histoire de l’aérien et faire face à des besoins de communication importants. Cependant, observe Maria Alfredéen, Head of Digital Development de l’entreprise scandinave, la technologie headless a permis d’adapter les “visages” de l’interface en fonction de l’évolution de la situation. En effet, “l’équipe digitale [a dû et pu] accélérer sa cadence de déploiement, passant d’une modification par mois à 100 modifications par mois”.
5 fonctionnalités d’une plateforme intégrée
- Rapidité
- Flexibilité
- Adaptabilité
- Scalabilité
- Fiabilité
Cette performance en termes de scalabilité s’explique aisément quand on sait que les développeurs peuvent travailler sur le back sans perturber l’affichage du front ou, inversement, construire des pages depuis le frontend sans impact pour le back. Et tout cela, sans renoncer à leur langage de programmation préféré ! Quant au top management ? Il ne pourra qu’apprécier les garanties offertes en matière de sécurité par les nouveaux systèmes de gestion de contenu. En effet, comme l’environnement de publication de contenu n’est pas accessible à partir de la base de données, son utilisation prémunit des attaques de logiciels malveillants ou du souci des mises à jour permanentes.
3. Le meilleur des mondes
L’abandon de l’approche monolithique, remarque Olivier, “a surtout favorisé le retour en grâce du ‘best of breed’, autrement dit de l’architecture composable”. L’enjeu ? Hans Nilsson, E-commerce and Digital Platform Manager chez Swarovski Optik, le résume parfaitement bien : “disposer du moyen le plus simple possible pour intégrer des logiciels tiers”. Le rôle des consultants consiste dès lors à suggérer au client les fonctionnalités, les solutions de e-commerce, de gestion de catalogue ou de langues qui lui permettront, in fine, de disposer d’une plateforme sur-mesure et redoutable. “Avec Contentful, confie Jeff Serota, Senior Director of Product Management chez le spécialiste du commerce en ligne Staples Canada, nous sommes passés d’un délai d’un jour, voire deux, pour lancer un nouveau produit à la possibilité de le lancer juste après que l’un de nos partenaires nous en ait parlé”.
Un time to market accéléré : “Avec Contentful, nous sommes passés d’un délai d’un jour, voire deux, pour lancer un nouveau produit à la possibilité de le lancer juste après que l’un de nos partenaires nous en ait parlé” (J. Serota, Staples Canada)
Aussi, cette ultra-personnalisation rendue possible par les API des CMS headless a-t-elle des répercussions sur le business. Pour s’en convaincre, deux autres exemples :
- Le passage d’une architecture monolithique à une stack de micro-services a permis à Bang & Olufsen de voir son taux de conversion augmenter de 60 % et son panier moyen de 13 %.
- Quant aux équipes marketing d’Alpro, elles peuvent désormais facilement contrôler et publier du contenu elles-mêmes, sans avoir à faire appel à une agence externe ni à leurs collègues développeurs.
Cela s’explique en partie par l’efficacité de la formation dispensée aux Content Managers, qui ne nécessite plus qu’une seule et unique demi-journée. Mais, reconnaît Ralph Urmel, International Digital Experience Manager au sein de l’entreprise danoise, si “les campagnes multi-marchés sont faciles à lancer”, c’est aussi et surtout “grâce à la façon dont Contentful gère les traductions et les localisations”, grâce à sa structure modulaire et ses API de gestion.
Le mantra à adopter : CMS headless rime avec agilité Ces exemples, comme les précédents, montrent combien CMS headless rime avec agilité. Ils soulignent surtout combien les adopter donne un nouveau souffle à l’idée de collaboration. Collaboration entre les équipes utilisatrices, collaboration entre les entreprises clientes et celles proposant de telles solutions, collaboration entre partenaires d’un même écosystème : c’est peut-être finalement une telle révolution de la collaboration que signe l’avènement des nouveaux CMS ?