Cela fait maintenant quelques années qu’un vent nouveau souffle dans le monde du management d’entreprise. Un vent impliquant de nouveaux modes de gouvernance où motivation, implication, degrés de liberté et responsabilisation font partie du quotidien des collaborateurs, gonflant les voiles de certaines entreprises.
Les notions d’autonomie et d’Agilité connaissent un fort rayonnement et tendent à effacer les schémas orientés “Command & Control”. D’une approche d’un management solide, nous nous dirigeons donc vers un management “liquide” ou Agile.
Dans ce contexte, l’entreprise libérée est apparue, ou plutôt réapparue. Existants depuis plusieurs siècles, des artisans d’avant l’ère industrielle, regroupés en lobbies, autonomes, jusque plus récemment Bill Gore dans les années 1970, les principes de l’entreprise libérée tels que mis en avant en 2009 par Isaac Getz et Brian M. Carney dans “Liberté et compagnie” sont en train de revenir en force avec leur lot de nouveaux managers, au service des collaborateurs.
Leur mission, créer les conditions du succès pour que leurs équipes puissent s’épanouir et donner le meilleur d’elles-mêmes. Les schémas pyramidaux classiques s’aplatissent, s’inversent même et positionnent le manager en serviteur de ses équipes. Dans ce type de management à plat, les équipes s’autogèrent, se donnent des objectifs et les collaborateurs se font évaluer par leurs pairs. La notion d’équipe est fondamentale dans ces organisations agiles.
Le nouveau Manager ou Servant Leader
Le rôle du Manager évolue ainsi vers le rôle de Servant Leader. Cela nécessite un changement radical de posture, en se mettant en premier lieu au service du groupe pour l’aider à remplir au mieux ses objectifs principaux. Un Servant Leader développe ainsi des qualités comme l’écoute et l’observation, le soutien (aider les membres de son équipe à soigner leurs maux), la persuasion (sachant convaincre en travaillant sur la confiance) et le développement des membres de son équipe.
Avoir une vision partagée
Bien entendu, les dirigeants jouent un rôle stratégique et indispensable dans ces entreprises de nouvelle génération. Leur responsabilité est de s’assurer que la vision est aussi portée, challengée par les équipes, chacun doit se l’approprier afin de la transformer en actions moyen et court terme. Nous parlons alors d’échange négocié. Le projet doit être discuté et partagé par l’ensemble des collaborateurs concernés.
Encourager la créativité et l’amélioration continue
Des objectifs court terme sont définis afin de pouvoir rapidement lancer de premiers développements et tester leur pertinence et leur adéquation par rapport aux attentes initiales et au marché. En ce sens, la notion “d’échec” si mal vécue par les organisations traditionnelles ne revêt pas la même importance dans l’entreprise libérée. L’échec est alors un facteur d’apprentissage, permettant de s’améliorer en continu. Il est également primordial d’encourager la créativité et de ne pas brider les initiatives.
Valoriser les comportements et initiatives et faciliter leurs succès
Le manager de nouvelle génération doit donc prendre en compte toutes ces notions pour entrer de plain-pied dans l’entreprise libérée. Sa mission consistera donc à valoriser les comportements et les initiatives et pas uniquement les résultats. Il doit jouer un véritable rôle d’accompagnement, avoir une totale transparence vis-à-vis des équipes et les faire monter en compétence.
Afin de faciliter les succès, le manager doit être moteur sur les questions de partage des connaissances, qui permet à chacun de progresser voire d’exceller sur des sujets au travers de retours d’expériences et d’avoir une vision du projet transverse.
Créer un cadre pour libérer le potentiel des organisations
En ce sens, il est important que le manager mette ses clients et ses équipes au centre de ses préoccupations et qu’il positionne toujours l’échange et l’agilité au centre de leur processus de décision. L’entreprise libérée donne ainsi un “cadre” épanouissant et sécurisant aux équipes et leur laisse suffisamment de liberté d’initiative et d’autonomie pour faire émerger des projets générateurs de valeur ajoutée.
Loin d’être un simple concept, l’entreprise agile existe déjà dans de nombreux secteurs d’activités et a été à l’origine de succès de premier plan à l’image de celui de Harley Davidson ou ChronoFlex. Les entrepreneurs doivent donc créer des modèles disruptifs, n’hésitant pas à casser les codes existants et challenger les managements traditionnels, leur permettant d’atteindre ce nirvana où l’autonomie, la créativité, l’épanouissement et la qualité cohabitent.
À n’en pas douter, les futurs champions de l’innovation et de la performance seront désormais les entreprises agiles utilisant ce nouveau mode organisationnel.