Imaginons que vous souhaitiez vous lancer dans le domaine du sport et créer votre propre salle. De quoi avez-vous besoin pour que ce projet devienne réalité ? Un local bien sûr, mais aussi du matériel et des équipements. Il vous faudra aussi songer à un programme de cours, aux professeurs pour les donner, à l’application pour les réserver, au site Internet et aux réseaux sociaux pour les faire connaître au monde entier. Une fois tout cela réuni, il y a de fortes chances pour que vous soyez fin prêt à démarrer votre activité.
Mais que faire quand surgit une pandémie mondiale ? Comment développer de nouveaux produits quand un virus ne vous laisse d’autre choix que de fermer vos studios ? Autant de questions qu’ont dû se poser les équipes d’Equinox Media, le département marketing du groupe de fitness Equinox. Si elles ont abandonné rapidement une stratégie de communication dépendante du “présentiel” et opté pour un plan marketing uniquement online, le pivot a été plus compliqué en ce qui concerne la production de contenu. D’où toute l’importance de faire entrer leur plateforme CMS, elle aussi, dans le monde d’après.
Mais avant de partir en expédition dans ce monde d’après, qui est l’objet de notre second article, attardons-nous un instant dans le passé. L’occasion pour nous de revenir avec notre partenaire Contentful sur ce qui a fait les grands jours et la chute des CMS ancienne génération.
1. Le HTML ou l’origine du monde CMS
Cependant, ne rembobinons pas trop vite la pellicule ! Sommes-nous sûrs, en effet, de savoir exactement ce que l’on englobe sous l’acronyme CMS ? Ancienne ou nouvelle génération, les systèmes de gestion de contenu ou, en anglais dans le texte, content management systems, visent ni plus ni moins à faciliter la création, l’édition, la publication et la diffusion d’informations sur des sites web, des blogs ou des portails Internet. En somme, synthétise Olivier Berckmans, Regional Partner Manager chez Contentful, “un CMS va fournir l’ossature que les éditeurs de contenus n’auront plus ensuite qu’à habiller à l’aide de textes, d’images, de vidéos, de contenus”.
Définition : “Un CMS va fournir l’ossature que les éditeurs de contenus n’auront plus ensuite qu’à habiller à l’aide de textes, d’images, de vidéos, de contenus”.
Cela ne surprendra donc personne que l’histoire des CMS remonte aux premiers pas d’Internet. Son inventeur ? Tim Berners-Lee à qui l’on doit d’avoir créé, à l’orée des années 1990, le premier site web de l’histoire de l’humanité. Ce dernier était modelé sur un système hypertexte basé sur l’Internet, le HTML, et qui ne représentait que du texte et des liens.
Avance rapide jusqu’au milieu puis à la fin des années 90. Alors que l’usage d’Internet n’est plus l’apanage d’une poignée de geeks éclairés, les sites web requièrent des mises à jour de plus en plus fréquentes. Ce qui encourage, observe Olivier, “l’introduction d’une pléthore de CMS”. Et ce qui signe aussi l’apparition de leurs premiers déboires.
2. Il était une fois les CMS
En effet, explique notre expert, “au début des années 2000 régnaient les approches monolithiques qui, en termes d’application web, permettaient de faire le plus de choses possibles avec une seule et même solution”.
- Leur point fort ? Permettre aux entreprises de concevoir des sites Internet tout à fait convenables et “largement satisfaisants pour communiquer vers l’extérieur”.
- Leur point faible ? Leur obsolescence programmée. “Ces solutions all-in-one, observe Olivier, ont en effet connu un bug de l’an 2000 à retardement”. À l’aube des années 2010, les stratégies marketing des entreprises ne pouvaient plus se résumer à produire du contenu pour des sites web statiques. Exit donc les approches monolithiques.
Autre difficulté ? La nécessité d’ouvrir la gestion du contenu à un public plus large. Dans un monde qui se digitalise à la vitesse grand V, impossible en effet de laisser aux seuls webmasters spécialisés la mainmise sur le contenu. Chacun, dans l’entreprise, devait pouvoir, à son échelle et à son niveau, contribuer à sa production. Y compris les équipes métiers en charge, par exemple, de la mise à jour du catalogue en ligne des produits. “Cet aspect technique, se souvient Olivier, s’est avéré très bloquant voire facteur de risques si bien que les entreprises se sont mises à rechercher comment connecter leur système de gestion de contenu traditionnel à des applications beaucoup plus spécialisées”.
Le constat : Dans un monde qui se digitalise à la vitesse grand V, impossible de laisser aux seuls webmasters spécialisés la mainmise sur le contenu.
3. L’obsolescence des CMS ancienne génération
Côté éditeurs de solution, l’adaptation au changement s’est faite dans la douleur. Face à eux ? De nouveaux interlocuteurs aux compétences, aux demandes et aux exigences bien différentes de celles auxquelles ils étaient jusqu’alors habitués.
- Aussi ont-ils dû ajuster leur offre de soutien technique à la diversification non seulement des utilisateurs, mais également des canaux de diffusion. “L’apparition du canal mobile, confirme notre expert, est venue en effet rebattre les cartes tant les solutions historiques ont rencontré des difficultés à gérer cette multi-canalité.”
- Des difficultés qui se sont multipliées avec le déploiement des apps, des bornes interactives ou de l’Internet des objets comme avec l’évolution des techniques de programmation. “Quand vous êtes sur une technologie propriétaire, commente Olivier, libre à vous d’imposer des technologies de développement à un client qui voudrait étendre vos outils et vos applications”. Le défi ? “Trouver des développeurs intéressés par des langages qui, s’ils étaient en vogue un temps, ne le sont plus du tout maintenant”. Bien sûr, à tout problème sa solution : des développeurs, même très chers, ont été recrutés, des programmes d’intégration, même très lourds, ont été conçus.
L’œil de l’expert : “Avec un CMS traditionnel, l’unique point of failure se trouvait au sein même des entreprises”.
- Mais aucune de ces réponses ne pouvait faire oublier “qu’avec un CMS traditionnel, l’unique point of failure se trouvait au sein même des entreprises”. Ces solutions de gestion de contenu historiques, et c’est bien normal, ont commencé en effet à être déployées in-house. Les entreprises accueillaient chez elles l’ensemble des infrastructures ce qui représentait un coût supplémentaire en termes de maintenance mais pas seulement. “Les entreprises n’étaient pas suffisamment équipées pour se protéger du piratage ou des situations impondérables et donc du risque de perdre leurs données”. Un prix à payer d’autant plus fort que ces données peuvent désormais être transférées dans le cloud…
Au sein des entreprises, ces difficultés d’outils, d’intégration, de gestion de la multi-canalité ou de sécurité, n’ont pas épargné les relations entre les différents départements. Elles ont surtout participé à l’émergence des solutions SaaS qui ont été, comme nous le verrons dans un second article(LIEN), à l’origine d’une révolution majeure dans le monde des CMS… Histoire à suivre donc !