L’Intelligence Artificielle générative ou IA générative est en train de remodeler le paysage des entreprises, suscitant à la fois fascination et appréhension. Mais si l’automatisation des tâches transforme déjà les méthodes de travail, il n’en est pas moins essentiel de reconnaître que l’intelligence humaine conserve une importance cruciale.
Dans cet article, Wemanity explore l’émergence de l’IA générative et son impact sur le monde du travail. Des perspectives précieuses pour comprendre cette révolution en cours.
1. Intelligence Artificielle générative : de quoi parle-t-on exactement ?
ChatGPT, DALL-E, Mid Journey, DeepMind : les outils d’IA générative se sont multipliés ces derniers mois, entraînant dans leur sillage des bouleversements comparables à ceux entraînés par la révolution Internet. Ainsi, certains prophétisent déjà que l’intelligence artificielle va chambouler radicalement nos façons de travailler. Comme toute rupture technologique, elle pourrait bien déplacer des emplois, précipiter la disparition de nombreux métiers, en créer de nouveaux.
Cependant, les IA génératives en elles-mêmes pourraient être moins révolutionnaires qu’elles ne le semblent. Bien qu’elles apportent des transformations significatives, leur impact dépend de la manière dont nous les utilisons et les intégrons dans nos activités.
L’IA générative n’est pas née de la dernière pluie technologique
L’IA générative a vu le jour grâce à des avancées technologiques significatives. Son avènement peut être attribué à l’introduction des modèles « transformers » en 2017. Ces modèles mathématiques révolutionnaires ont permis à l’IA de faire un pas de géant dans la génération et la traduction automatique de texte.
Les modèles pré-entrainés tels que les GPT (Generative Pre-trained Transformers) ont été conçus pour capturer les interactions complexes entre les mots. En se nourrissant d’énormes quantités de données textuelles, ces modèles ont acquis une compréhension approfondie de la syntaxe, de la grammaire et de la sémantique des phrases.
Grâce à cette compréhension approfondie, l’IA générative est capable de produire du texte de manière autonome, en évaluant la probabilité que chaque mot soit le plus approprié. Cependant, il est important de souligner que ces modèles sont le fruit d’une collaboration entre les progrès technologiques et les contributions des experts humains.
Les êtres humains ont joué un rôle essentiel dans l’entraînement et l’affinement de ces modèles, en les nourrissant de données, en les évaluant et en les ajustant pour garantir leur qualité et leur adéquation aux besoins spécifiques.
Ainsi, la naissance de l’IA générative est le résultat d’une combinaison de connaissances et de progrès technologiques, où les capacités humaines et l’intelligence artificielle s’entremêlent pour créer de nouvelles possibilités et avancées dans la génération de texte.
Humaniser l’intelligence artificielle
L’évolution des modèles d’IA générative a conduit à l’émergence de modèles dits conversationnels, dont le plus célèbre est incontestablement ChatGPT. Si vous avez échappé à la déferlante, pas de panique ! Sachez seulement que ChatGPT est un programme informatique. Conçu par Open AI, une entreprise à “but lucratif plafonné” spécialisée dans le raisonnement artificiel, il a pour but de produire du contenu à partir d’instructions données par un utilisateur.
Ce qui distingue ces nouvelles technologies ? La possibilité de pleinement converser avec elles, mais pas seulement. Les modèles conversationnels reposent sur des algorithmes “d’apprentissage renforcé par retours humains” ou reinforcement learning from human feedbacks (RLHF) en anglais.
Un garde-fou nécessaire pour renforcer la cohérence du texte généré, éviter les fausses vérités ou modérer la conversation.
Mieux qu’un stagiaire : un super assistant !
Mais ne croyez pas qu’après ce “renforcement humain” vous pourrez discuter avec ChatGPT comme vous le feriez avec un ami ou un membre de votre famille. Si les résultats générés sont meilleurs qu’avant l’intervention humaine, le modèle conserve une capacité de raisonnement pour le moins limitée.
Il n’en demeure pas moins une aide précieuse pour effectuer certaines tâches ou chercher de l’information… À condition, toutefois, de vérifier qu’il ne s’agit pas de contre-vérité !
Une vigilance d’autant plus nécessaire que les GPT se sont déjà “infiltrés” dans les outils de travail collaboratif et les suites logicielles que nous utilisons au quotidien. La conséquence ? Demain, demander à notre ordinateur de résumer une réunion ou de préparer à notre place une présentation nous semblera aussi naturel que d’organiser un point d’équipe par visio.
2. Intelligence Artificielle générative : quels impacts sur le monde du travail ?
Quels usages pour l’intelligence artificielle ?
Bien sûr, dans les entreprises, l’IA ne relève plus de la science-fiction. Qu’il s’agisse des chatbots ou du traitement de certains contrats, elle transforme déjà le monde du travail. Son utilisation croissante pourrait générer une augmentation annuelle du produit intérieur brut mondial de 7 %, selon une étude du leader mondial de la banque d’investissement, des marchés capitaux et de la gestion d’actifs, Goldman Sachs.
À condition toutefois d’étendre l’usage de ces technologies à l’ensemble des services et des business units. Ces outils peuvent, par exemple, être déployés par …
- Équipes marketing : L’IA est utilisée pour faciliter la segmentation des clients et prédire la réaction des publics cibles aux campagnes marketing. Elle permet d’analyser et d’interpréter de grandes quantités de données pour prendre des décisions éclairées.
- Direction de la communication : L’IA peut être utilisée pour traduire automatiquement des supports en plusieurs langues et créer du contenu de manière efficace. Elle facilite la gestion des communications multilingues et aide à générer du contenu pertinent.
- Développeurs : L’IA peut être utilisée pour assister les développeurs dans l’écriture de code. Elle peut proposer des suggestions, détecter les erreurs et accélérer le processus de développement.
- Formateurs : L’IA peut être utilisée pour adapter les formats de formation en fonction du public cible. Elle peut fournir des recommandations personnalisées, faciliter l’apprentissage en ligne et soutenir les formateurs dans leurs efforts pédagogiques.
- Service financier : L’IA est utilisée pour extraire des informations à partir de vastes ensembles de données financières, ce qui permet de générer des rapports, des bilans et des analyses plus rapidement et de manière plus précise.
- Département RH : L’IA est utilisée pour répondre aux questions des collaborateurs, automatiser les processus de recrutement et d’évaluation des talents, ainsi que pour enrichir le réservoir de profils et de talents disponibles.
- Service client : L’IA est utilisée pour fournir des réponses en temps réel aux questions des clients, notamment via des chatbots et des systèmes de support automatisés.
Et, même, par les candidats ! Pourquoi, en effet, ne pas se faire assister pour concevoir son CV ?
Tous égaux face à l’IA ?
Ainsi, les tâches répétitives considérées comme non intellectuelles seront de plus en plus automatisées grâce aux outils d’IA générative. Cette évolution comporte cependant le risque de réduire le nombre d’offres de stages et de supprimer des postes juniors au sein des entreprises.
Il n’est donc pas surprenant d’observer que ce sont les managers et les dirigeants qui accueillent l’IA générative avec le plus grand enthousiasme. Ils projettent en elle la possibilité de croître plus vite ou l’opportunité de gagner en productivité.
Les salariés se montrent plus inquiets, craignant que l’IA générative ne finisse par rendre leur métier obsolète ou dévalorise leur activité en la vidant de son sens. Ils se demandent si l’IA générative pourrait faire disparaître leur emploi ou altérer significativement la valeur de leur travail.
Demain, tous chômeurs ?
En revanche, tous se rejoignent sur un point : l’adoption de l’IA générative n’épargnera personne ni aucun métier.
Selon Goldman Sachs, jusqu’à 300 millions d’emplois à temps plein pourraient être supprimés dans le monde, soit 18 % de la main-d’œuvre mondiale. La situation semble plus préoccupante encore aux États-Unis et Europe.
Dans ces économies avancées, le rapport, publié en mars 2023, estime qu’environ deux tiers des emplois seront soumis à une forme ou une autre d’automatisation et un quart entièrement pris en charge par l’IA. En tête des professions les plus menacées ? Les avocats et les agents administratifs.
Mais, la destruction pourrait également s’avérer créatrice de nouveaux métiers. Parmi eux, on trouve les ingénieurs d’assistance, les experts en cybersécurité, les facilitateurs spécialisés dans les interactions entre l’IA et les équipes humaines, les data scientists, les rédacteurs d’instructions (prompt engineers) et les inspecteurs d’algorithme. Ces postes émergents reflètent l’évolution des besoins et des opportunités liés à l’IA.
3. Intelligence Artificielle générative : quels défis pour les organisations et les entreprises ?
Ne pas rater le coche
La plupart des métiers de demain n’existent donc pas encore. Mais leur émergence dépendra surtout du déploiement de l’IA générative au sein des organisations et des entreprises.
Une prise de retard trop importante en termes d’adoption ou d’investissement et la question de l’emploi ne se posera même plus. Pourquoi ? Tout simplement, parce que les entreprises retardataires auront disparu !
Aussi, le clivage ne s’établit-il pas entre emplois automatisables et emplois créatifs, entre cols bleus et cols blancs, mais entre les entreprises qui s’approprieront les nouveaux outils et celles qui traîneront des pieds pour le faire ou se faire accompagner. Pour elles comme pour les emplois, l’IA générative sera autant porteuse que destructrice.
Repenser les emplois
Grâce à l’automatisation des tâches, les entreprises pourraient voir leur productivité considérablement accrue et leurs collaborateurs se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. Dès lors, quelle priorité numéro 1 pour les unes et les autres ? L’IA générative va recomposer les différentes activités et redistribuer le temps dédié sur les tâches actuelles. Elle invite, en ce sens, les organisations à réévaluer leurs process, à réorganiser leurs équipes, à intégrer les outils dans leur système d’information, à revoir leurs façons de collaborer.
Au-delà de ces ajustements techniques, l’IA générative rebat les cartes des compétences en permettant, par exemple, d’accéder plus facilement à la connaissance. Certains métiers vont accueillir des talents qui en étaient jusqu’à alors exclus et les critères pour évaluer leur performance pourraient évoluer.
Autant de transformations qui nécessitent d’être non seulement cadrées mais surtout accompagnées. Nos experts aident ainsi les entreprises à identifier les bons leviers à activer, les secteurs à prioriser, les processus et les pratiques à modifier, les nouveaux modes de travail à adopter.
Parlez-vous l’intelligence artificielle ?
Plus largement, l’enjeu pour les entreprises est de parvenir à parler couramment le langage de l’IA générative. Difficile, dès lors, de faire l’impasse sur la formation pour s’assurer de ne laisser aucun collaborateur sur la touche.
Pour être complets, les modules pédagogiques doivent associer deux dimensions : l’une d’upskilling pour acculturer les équipes à l’IA, l’autre de reskilling pour accompagner tout particulièrement les salariés dont les emplois seront les plus menacés par le déploiement des nouveaux outils.
Ils doivent participer à insuffler une culture organisationnelle qui encourage l’innovation et l’expérimentation. D’où toute l’importance, pour ancrer le changement, de former les managers et d’inciter les équipes à imaginer de nouvelles manières de travailler avec l’IA… sans jamais se départir de leur esprit critique.
4. Intelligence Humaine créative : pourquoi a-t-elle de beaux jours devant elle ?
Nouvelles collaborations
Considérations éthiques ou légales, manque de transparence ou perpétuation des biais présents dans les jeux de données, etc. : les outils d’IA générative ne sont pas dénués de tout risque.
Un constat qui donne à penser que l’humain n’a pas dit son dernier mot ! Si les technologies développées actuellement sont complexes, l’humain l’est tout autant. Les outils d’IA générative sont conçus moins pour remplacer les agents humains que pour les augmenter. À condition, toutefois, que ces derniers acquièrent les compétences nécessaires pour s’adapter à cette révolution, travailler en harmonie avec les technologies génératives et en tirer profit.
En nous poussant à nous recentrer sur les tâches à haute valeur ajoutée, l’IA générative nous invite surtout à redécouvrir ce qui fait notre humanité : à savoir notre capacité d’empathie, nos softskills et notre créativité !
Boosters de créativité
Aussi intelligents soient-ils, les outils d’IA générative ne peuvent, en effet, pas tout faire. Les designers les utilisent pour stimuler leur créativité et repousser les limites de leur créativité. Mais c’est à eux qu’il revient, in fine, de donner vie à des concepts, d’y apporter leur touche personnelle.
De même, l’intelligence humaine demeure stratégique dans le secteur de l’innovation, la résolution de problèmes complexes ou la communication interpersonnelle. Difficile de sélectionner les initiatives les plus prometteuses sans l’expertise et l’intuition des ingénieurs ou de prendre les meilleures décisions sans la capacité de contextualiser ou de comprendre les nuances, des facultés, on ne peut plus humaines !
Malgré les avancées rapides de l’IA générative, l’intelligence humaine créative reste donc une ressource inestimable. Les défis complexes et les problèmes insolubles nécessitent souvent une combinaison de connaissances spécialisées, de réflexion critique et d’imagination. D’où toute l’importance de reconnaître la complémentarité entre l’IA générative et l’intelligence humaine, pour exploiter le plein potentiel de chaque domaine, tout en préservant ce qui fait de nous des êtres uniques et irremplaçables.
En résumé :
FAQ :
Ce sont des modèles et des outils d’intelligence artificielle (IA) capables de générer de nouveaux contenus comme du texte, des images ou encore des sons audios. Avec eux, un responsable marketing peut analyser la réaction des publics cibles à sa dernière campagne, un developper écrire du code, un rédacteur mettre fin à la peur de la page blanche.
Son adoption peut stimuler la productivité et l’efficacité des équipes mais également favoriser leurs capacités d’innovation et de créativité. L’IA générative sera d’une aide précieuse pour éliminer les erreurs, améliorer la qualité des résultats et/ou se différencier face à la concurrence.
Comment intégrer la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans une culture d’entreprise Agile ?
Pour intégrer la RSE dans une culture d’entreprise Agile, il est important de former les équipes, d’intégrer la RSE dans la gouvernance, les processus et les pratiques de l’entreprise, et de l’intégrer au quotidien de l’entreprise. Une approche de RSE dite « intégrée » consiste à élargir les critères de performance de l’entreprise aux dimensions du profit, des personnes et de la planète (Profit, People, Planet). Il est essentiel de prendre en compte l’impact potentiel de la transformation sur les parties prenantes dès la phase d’idéation. Utiliser la technologie de manière durable et mesurer les émissions de carbone du numérique sont également des actions importantes pour promouvoir la durabilité.