Exploiter le potentiel des intelligences multiples au travail

Les travaux de Howard Gardner, psychologue et professeur de neurosciences américain, ont mis en avant l’existence de différentes formes d’intelligences. Chez un même individu, une pluralité d’intelligences coexiste plus ou moins « maîtrisées » en fonction des personnes, de leur histoire, et de leurs expériences.

Comment reconnaître ces intelligences multiples en entreprise ? En quoi la prise en compte de ces différentes formes d’intelligences représente-t-elle une opportunité certaine ?

1. Quelles sont les différentes formes d’intelligence au travail ?

1. L’intelligence linguistique

Elle est définie par Gardner comme la « capacité à utiliser et à comprendre les mots et les nuances de sens ».

Cette forme d’intelligence concerne tout ce qui touche au langage, écrit comme oral. Les personnes chez qui cette intelligence est prononcée ont une maîtrise de l’utilisation du langage pour comprendre les autres, mais aussi pour réussir à exprimer efficacement ce qu’elles pensent.

L’intelligence linguistique s’avère très utile pour communiquer, créer, et résoudre des problèmes.

2. L’intelligence logique

L’intelligence logique, ou logico-mathématique, se caractérise par la capacité à manipuler des données, et à résoudre des problèmes abstraits.

Les personnes qui ont une intelligence logique marquée sont capables d’analyser avec finesse les causes et conséquences d’une situation ou d’une action. Elles ont également des facilités à catégoriser et ordonner.

3. L’intelligence corporelle

L’intelligence kinesthésique, ou intelligence du corps, se reconnaît par la capacité à établir des relations entre le corps et l’esprit, ainsi qu’à utiliser son corps pour exprimer une idée, un sentiment.

Une intelligence corporelle développée se traduit par les qualités suivantes : agilité, coordination, optimisation des mouvements, etc.

Au sein d’une équipe, on peut reconnaître les personnes qui maîtrisent cette forme d’intelligence par leur propension à bouger, à aimer être en mouvement, à avoir une cohérence entre les mouvements du corps et l’esprit, etc.

4. L’intelligence des images

L’intelligence spatiale, ou intelligence des images, correspond à la faculté de mémorisation et de représentation mentale des images.

Avoir une intelligence spatiale prononcée peut se traduire de diverses manières : capacité à se repérer dans l’espace, à intégrer de petits détails, à se représenter des images mentales riches, etc.

5. L’intelligence intra-personnelle

Une personne qui maîtrise l’intelligence intra-personnelle arrive à décrypter ses émotions, à comprendre comment elles se construisent et s’expriment. Elle connaît ses forces et ses faiblesses, est apte à se remettre en question et à évoluer.

C’est l’une des deux facettes de l’intelligence émotionnelle.

6. Intelligence interpersonnelle

C’est la deuxième facette de l’intelligence émotionnelle : l’intelligence interpersonnelle, ou l’intelligence des autres.

Il s’agit de la faculté de comprendre les autres, d’arriver à communiquer efficacement avec eux, voire à anticiper certaines de leurs réactions.

Une personne à l’intelligence interpersonnelle développée est empathique, tolérante et constructive.

7. L’intelligence musicale

L’intelligence des sons englobe la capacité à penser en rythmes et mélodies, à les reconnaître, à les interpréter, voire même à les créer.

Cette sensibilité peut avoir sa place dans beaucoup de secteurs d’activités, même au-delà de la musique, à partir du moment où vous cherchez des profils créatifs.

8. L’intelligence naturaliste

L’intelligence de la nature se traduit par une sensibilité au vivant.

Un individu dont l’intelligence naturaliste est affutée a des facilités à comprendre l’environnement dans lequel il évolue. Il aime observer le monde qui l’entoure et se passionne pour des choses concrètes et observables.

9. Intelligence existentielle

Enfin, dernière forme d’intelligence théorisée par Howard Gardner : l’intelligence existentielle ou spirituelle.

Elle se caractérise par la capacité à s’interroger sur le sens et l’origine des choses.

Dans vos équipes, les personnes qui maîtrisent cette forme d’intelligence sont celles capables de se questionner sur l’ordre établi, sur la pertinence d’un projet à l’échelle de la stratégie plus globale, etc.

2. Mettre les intelligences multiples au service du collectif : une opportunité managériale à saisir

C’est un enjeu majeur du management moderne : réussir à accompagner les intelligences individuelles pour faire éclore l’intelligence collective.

Loin d’avoir pour but de ranger les personnes dans des cases, être sensibilisé aux marqueurs des intelligences multiples permet de constituer des équipes riches, aux forces complémentaires, et de les accompagner le plus efficacement possible. 

Prendre en compte les diverses formes d’intelligence de ses collaborateurs devient une urgence managériale, dans un contexte où les organisations de travail font face à des évolutions inédites, et où les collaborateurs sont de plus en plus en quête de sens dans leur travail.

Les modes de management doivent évoluer pour répondre à divers besoins :

• instaurer une qualité de vie certaine au travail et prévenir les risques psychosociaux ;
• répondre aux aspirations grandissantes d’autonomie et d’initiative des collaborateurs ;
• améliorer l’efficacité du travail : le management doit s’éloigner du contrôle et de la gestion de process, pour débrider la performance des équipes.

La prise en compte des intelligences multiples par le management comporte de nombreux atouts :

• Des équipes plus motivées, plus investies, plus créatives.
• Une ambiance de travail sereine, dans laquelle chacun trouve sa place.
• Une diminution du risque de détérioration de la santé mentale des collaborateurs (stress, angoisse, burn-outs, etc.).

Comment favoriser la collaboration au sein des équipes ? Nous répondons à cette question dans notre article.

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