Dans son livre « Kaizen, la méthode japonaise du petit pas pour changer toutes ses habitudes », Sarah Harvey nous propose de suivre le chemin qu’elle a elle-même pris en partant au Japon sur un coup de tête, à deux doigts du burn-out. En plein Tokyo, elle a découvert, à son plus grand étonnement, un environnement calme et relaxant.
Comment expliquer cette impression d’ordre et de tranquillité dégagée par une ville de plus de 9 millions d’habitants ? Pour Sarah Harvey, la réponse est claire : c’est l’esprit Kaizen.
- Méthode Kaizen : définition et principes
- Méthode Kaizen : un système puissant de développement personnel
- L’esprit Kaizen en entreprise : de nombreux atouts
Introspection dans la méthode Kaizen à travers cet ouvrage, qui nous livre de nombreuses astuces pour inclure ce concept dans notre quotidien et faire souffler un vent de changements positifs dans notre vie personnelle comme professionnelle.
« Un voyage de 1 000 lieues commence toujours par un 1er pas »
Lao-Tseu
1. Méthode Kaizen : définition et principes
En japonais, le mot « kaizen » désigne l’amélioration au sens large : petite ou grande, ponctuelle ou continue.
Un peu d’histoire…
Si le terme « Kaizen » laisse à penser que le concept est d’origine japonaise, la réalité est plus nuancée que cela : le Kaizen est en fait le fruit d’une rencontre entre l’Orient et l’Occident.
La méthode a initialement vu le jour aux Etats-Unis, pendant la Seconde Guerre Mondiale, sur l’initiative du gouvernement américain. Le concept du Kaizen s’est par la suite exporté au Japon grâce à l’envoi d’une équipe de conseillers américains, chargée de donner des formations en management aux entreprises japonaises. Cette méthode y a rencontré un tel succès qu’elle est, selon les experts, en grande partie à l’origine de la croissance record du Japon dans la deuxième moitié du 20ᵉ siècle, pourtant affaibli à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale.
Méthode Kaizen : concrètement, c’est quoi ?
Le Kaizen est une méthode de changement de ses habitudes, petit pas par petit pas.
« La philosophie Kaizen ne préconise pas le changement pour le changement, mais aide à déterminer les objectifs particuliers (à court et long termes), puis à les approcher par petites étapes raisonnables. Il s’agit de privilégier une progression régulière plutôt qu’un bouleversement complet. »
Bien qu’il existe autant de pratiques du Kaizen qu’il existe d’individus, une méthodologie type se dessine :
- Dresser un bilan de la situation : en se concentrant sur un sujet ou deux pour commencer, histoire de ne pas s’éparpiller.
- Relever les points que l’on souhaite voir évoluer : il peut s’agir de toutes petites choses, il faut bien commencer quelque part ! C’est même tout le concept du Kaizen. Il faut cependant faire attention à cibler des éléments sur lesquels on a une prise : ce qui est complètement hors de sa zone de contrôle est compliqué à faire évoluer seul.
- Établir des priorités : ranger par ordre d’importance la liste d’actions à accomplir pour avancer vers son objectif. Les plus petits pas doivent être réalisés les premiers : ce seront des victoires faciles qui vont rentrer petit à petit dans le quotidien.
- Se fixer des délais : le cadre temporel déterminé doit rester réalisable, mais c’est important d’en fixer un pour pouvoir mesurer ses progrès.
- Suivre l’évolution des changements : on peut par exemple tenir un journal ou mettre en place un système de reporting.
- Se récompenser : prévoir des récompenses (même symboliques) pour marquer l’atteinte d’objectifs symboliques est un excellent moyen de se motiver (ou de motiver un groupe).
Plusieurs points expliquent la popularité de la philosophie Kaizen :
- Sa simplicité de mise en pratique : s’il existe des outils et technologies dédiées pour appliquer la méthode Kaizen, la réalité est qu’on peut tout à fait se lancer avec une feuille de papier et un stylo.
- C’est une méthode sur-mesure : « son approche souple et personnalisée rend unique l’expérience de chacun ». La définition des objectifs et des priorités est propre à chaque individu.
- Ses nombreux champs d’application : s’il est à la base issu du monde de l’entreprise, où il fait des merveilles, l’esprit Kaizen s’applique parfaitement aussi dans le monde du sport, dans la gestion de ses finances personnelles, le rangement de sa maison, le bien-être, etc.
2. Méthode Kaizen : un système puissant de développement personnel
« La méthode Kaizen est l’outil idéal pour quiconque souhaite changer sa vie et ses habitudes ».
Cette approche s’applique à de nombreux aspects de notre vie, au service de notre bien-être. Parmi les thématiques explorées dans le livre de Sarah Harvey, on retrouve ainsi :
- La santé : l’approche Kaizen est idéale pour se mettre en douceur au sport, adopter un mode de vie plus sain, faire évoluer son alimentation ou encore se lancer dans une cure de détox numérique.
- L’argent : suivre ses dépenses ou encore réussir à mettre plus d’argent de côté sont des problématiques courantes, qui peuvent être facilitées grâce à la philosophie Kaizen.
- Le domicile : non, la méthode de rangement de Marie Kondo n’est pas la seule à faire des miracles pour réussir à y voir plus clair dans nos intérieurs !
- Les relations : le Kaizen peut également nous aider à cultiver de bonnes relations, avec soi comme avec les autres, ou encore éviter de se retrouver englué dans des relations toxiques.
L’essence même du Kaizen est d’amorcer en douceur des changements durables, dans un but d’amélioration continue. Mais au-delà de réussir à faire évoluer ses habitudes existantes dans la durée, la méthode Kaizen est également précieuse pour réussir à appréhender de nouveaux projets, et relever des défis inédits. Le Kaizen aide à avancer tout en gardant en tête ses objectifs, et nous apprend à persévérer.
3. L’esprit Kaizen en entreprise : de nombreux atouts
La méthode Kaizen appliquée à la vie professionnelle
L’ouvrage de Sarah Harvey souligne que la philosophie Kaizen peut également s’appliquer à de nombreux volets de notre vie professionnelle. Sur de petites choses : la création d’un cadre de travail agréable, ou l’optimisation de sa pause déjeuner, etc. Comme sur des plus grandes : la gestion d’une réorientation professionnelle par exemple.
Choisir d’appliquer la méthode Kaizen dans son quotidien professionnel, notamment sur les postes de management, permet de gagner en efficacité.
Sarah Harvey nous donne des clés très concrètes, sur des cas de figure précis. Prenons l’exemple de l’organisation de sa boîte mail, problématique à laquelle bon nombre d’entre nous sont peut-être confrontés :
- Ne pas consulter ses mails avant d’arriver au travail : les nouvelles technologies rendent poreuse la frontière entre vie privée et vie professionnelle. Premier pas Kaizen : commencez en essayant de vous y tenir un matin par semaine.
- Opter pour le téléphone : un échange direct peut éviter de nombreux allers-retours. Premier pas Kaizen : la prochaine fois que vous avez une question, décrochez votre téléphone ou allez voir la personne plutôt que d’envoyer un mail.
- Ne pas répondre dans la minute : c’est particulièrement vrai pour les emails qui nous énervent. Répondre à chaud est souvent contre-productif. Premier pas Kaizen : au prochain mail de ce type, attendez 30 minutes avant de répondre.
L’œil d’un coach agile sur l’approche Kaizen
« Ce livre peut parler à tout le monde, dès l’instant où on a envie de changer ou de challenger son mode de fonctionnement. »
Geoffrey Guillochin, Coach agile chez Wemanity, nous confirme que le Kaizen est un outil précieux, notamment lorsque l’on travaille sur des projets de grande ampleur :
« Face à une montagne à gravir, je vais [prendre le réflexe de] la découper en plein de petits gravillons. Je vais avancer une étape après l’autre et de cette façon, être capable d’ancrer des changements et des résultats. » Prendre l’habitude de diviser son objectif principal en plein de plus petits objectifs secondaires permet de se rendre compte plus facilement de son avancement, et de célébrer des étapes succès.
« Cette approche-là, qui consiste à morceler les montagnes à gravir en petites actions réalistes, observables, abordables, facilite la démarche du changement. »
Une démarche somme toute assez similaire à un fonctionnement agile. Geoffrey Guillochin y voit le lien suivant : « Dans une démarche agile, on est dans l’itération, dans le fait de penser petit changement, dans le fait aussi d’aller marquer et célébrer les succès, ce qui est important pour se rendre compte de sa progression. Là où si je n’ai qu’un gros objectif, ma progression se réduit à un pourcentage », ce qui peut être assez décourageant.
La force de la philosophie Kaizen réside dans sa facilité d’application sur des domaines très précis de notre vie : dans le travail bien sûr, mais aussi dans le soin du corps et de l’esprit, dans la gestion de nos dépenses, ou encore de nos relations (familiales, amicales…).
Le livre de Sarah Harvey nous guide, chapitre après chapitre, prodiguant astuces et exercices concrets pour se lancer dans l’aventure Kaizen.
Le changement commence maintenant !
En résumé :
En japonais, le mot « kaizen » désigne l’amélioration au sens large : petite ou grande, ponctuelle ou continue.
Le Kaizen est une méthode de changement de ses habitudes, petit pas par petit pas. Elle peut s’appliquer aussi bien sur le plan personnel que sur le plan professionnel.
La méthode a initialement vu le jour aux Etats-Unis, pendant la Seconde Guerre Mondiale, sur l’initiative du gouvernement américain. Le concept du Kaizen s’est par la suite exporté au Japon grâce à l’envoi d’une équipe de conseillers américains, chargée de donner des formations en management aux entreprises japonaises. Cette méthode y a rencontré un tel succès qu’elle est, selon les experts, en grande partie à l’origine de la croissance record du Japon dans la deuxième moitié du 20ᵉ siècle, pourtant affaibli à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale.