Le formateur joue un rôle essentiel dans le développement des compétences et le perfectionnement des coopérateurs. Seulement, pour délivrer une formation efficace, voire captivante, être un bon expert ne suffit pas.
Lors d’une table ronde, animée par Carine Alavoine et Thomas Rafflin, auprès du Learning Center de Wemanity, nous avons exploré les bonnes pratiques qui font la différence entre un bon formateur et un formateur d’exception. Comment établir une connexion avec les participants de la formation, pour donner de l’impact à ses propos ? Comment ancrer les connaissances des apprenants et faire en sorte que les apprentissages soient mis en place dès l’après formation ?
On vous partage les réflexions, conseils et astuces, indispensables à connaître pour devenir un formateur de talent !
À noter : ces conseils sont des incontournables selon nous, mais il en existe beaucoup d’autres. L’important, c’est aussi de se connaître, pour être capable de donner un style, et une véritable signature à vos formations.
1. Zoom sur le rôle du formateur : clé de voûte d’une formation réussie
Le métier de formateur consiste à transmettre des connaissances (théoriques, pratiques et professionnelles) à une audience adulte, généralement assez motivée à acquérir de nouvelles compétences et savoir-faire.
Au Wemanity Learning Center, nous privilégions les formations conduites par des personnes expertes dans leur domaine, dont le métier n’est pas celui de formateur à temps plein. Nous recommandons que chaque personne expérimentée puisse allouer une partie de son temps à la formation d’autrui, et mettre sa casquette de formateur de temps à autre, pour proposer des formations impactantes et engageantes.
Le Wemanity Learning Center, c’est une communauté de plus de 80 formateurs, qui ont délivré plus de 600 jours de formation et formé plus de 3 000 personnes en 2022.
Cette transmission de connaissances passe par la conception et la conduite d’actions de formation efficaces. Les formateurs peuvent pour cela s’appuyer sur de nombreuses techniques pédagogiques éprouvées, comme :
- La méthode démonstrative : elle repose sur 3 étapes, à savoir la démonstration, la reformulation et la reproduction. Le formateur montre ce qui est attendu, les participants expliquent ce qu’ils en ont compris, et le reproduisent.
- La méthode interrogative : comme son nom l’indique, elle s’appuie sur une participation sous la forme de questions (quizz, questionnaires, etc.).
- La méthode active : elle consiste à mettre les participants en situation concrète, par exemple avec des études de cas ou des jeux de rôle.
- La méthode expérientielle : assez proche de la méthode active, elle combine action et réflexion pour faire progresser les participants.
Les formations sont organisées par sessions. Ces sessions de formation sont des périodes d’apprentissage, dont la durée et le format peuvent varier en fonction des objectifs de la formation, et des techniques pédagogiques utilisées par le formateur : ateliers, conférences, workshops en ligne, etc.
Choisir un bon formateur permet de proposer une formation de qualité à ses collaborateurs. Oui, mais pas seulement…
Faire appel à un formateur talentueux a des retombées positives pouvant aller bien au-delà : collaborateurs plus motivés, plus performants, renforcement de la culture d’entreprise, de sa compétitivité, fidélisation des talents, accompagnement de la transformation de l’entreprise, etc.
2. Les bonnes pratiques d’un bon formateur
Au cours de la table ronde “Comment devenir un formateur rockstar”, de nombreuses qualités importantes sont ressorties : l’adaptabilité, la crédibilité, le dynamisme, la passion, la patience, etc.
Certaines qualités majeures sont fondamentales à avoir si l’on veut être un formateur d’excellence.
La pédagogie
Naturellement, maîtriser son sujet est indispensable pour conduire une formation de qualité, mais c’est loin d’être suffisant. Il faut être capable de transmettre son savoir.
Cette capacité à engager une audience est vraiment ce qui va faire la différence entre un bon et un excellent formateur. Sans cette carte dans votre manche, il va être très compliqué (voire impossible) de capter l’intérêt des participants. Être pédagogue signifie aussi être capable de s’adapter à son audience et de l’engager, de la rendre active de son apprentissage : en fonction des gens que vous aurez en face de vous, ce ne sont pas nécessairement les mêmes ressorts qui seront les plus efficaces.
Quand on mène une formation 100 % à distance, réussir à engager son audience est encore plus difficile. Il faut aller plus loin et faire preuve d’encore plus d’imagination pour capter l’attention des participants.
La créativité
Un bon formateur doit être capable de se réinventer, de surprendre son audience, de l’impliquer… en bref, il doit avoir la fibre créative.
Varier les méthodes d’apprentissage et les formats de formation permet de renforcer l’impact de la formation. Pour trouver la “recette” qui fera mouche auprès des participants de votre formation, n’hésitez pas à explorer, tester, faire des essais. Osez !On vous partage les tendances de formations à suivre de près en 2023, pour vous aider à proposer des formats et méthodes pédagogiques innovantes et à rythmer vos formations.
Le sens de l’écoute et l’adaptabilité
Être attentif aux retours des apprenants et aux commentaires sur la formation permet au formateur de s’améliorer continuellement et d’ajuster son approche.
Chaque groupe d’apprenants est différent, avec des besoins et des niveaux de compétence variés. Un bon formateur sait s’adapter à ces différences et ajuster son approche en conséquence.
Comment créer des groupes de formation pertinents ? Ninon Stref, co-leader du Wemanity Learning Center, nous livre ses conseils en la matière.
Une communication efficace
La communication va au-delà de la simple transmission d’informations. Un formateur doit être capable d’écouter activement les apprenants, de poser des questions pertinentes et d’encourager la participation.
Pour cela, il doit insuffler un climat de bienveillance, dans lequel les participants se sentiront en confiance. Faire l’effort de connaître votre audience vous permettra de mieux communiquer avec elle : quel est le niveau de connaissance de vos apprenants avant la formation ? Quelles sont leurs attentes par rapport à ladite formation ? Quel est leur contexte professionnel et dans quel état d’esprit arrivent-ils à cette session de formation ?
La première impression est souvent décisive. On vous partage nos conseils pour réussir un kick-off meeting dans notre article.
L’authenticité
Enfin, un bon formateur est en accord avec lui-même : il est capable d’exploiter ses forces intrinsèques plutôt que d’essayer de coller avec un attendu préformaté de ce qu’il devrait être ou faire.
Quand on est en situation d’être écouté, il est essentiel d’être aligné avec ce qu’on dit, ce qu’on promeut : la sincérité donne de l’impact à nos messages. L’audience n’est pas dupe, et sera toujours plus à même d’entrer en résonance avec un formateur qui incarne véritablement son discours, plutôt qu’avec un formateur qui restitue un discours sans le vivre.
De nombreuses compétences peuvent vous être utiles pour exceller en formation : vos talents de narrateur, votre maîtrise de certains outils ou technologies, votre capacité à avoir une vision d’ensemble, etc. Trouvez les atouts qui n’appartiennent qu’à vous, et qu’il peut être utile de mobiliser en sessions de formation.
3. Devenir un bon formateur : les pièges à éviter
Là aussi, les échanges de notre table ronde ont permis d’identifier de nombreux faux pas à éviter : mal gérer son stress, ne pas laisser la parole à son audience, arriver mal préparé, ne pas adapter la formation à ses participants, etc.
Thomas Rafflin nous partage deux pièges courants, dans lesquels tous les formateurs peuvent tomber, même les plus aguerris.
Se reposer sur des compétences acquises
On a tous connu des professeurs qui déroulent le même cours, avec les mêmes supports, années après années. C’est un travers qui peut vite rattraper les formateurs également : quand on doit préparer une formation sans forcément avoir énormément de temps devant soi, il peut être tentant de réutiliser des parties sans les ajuster, de ne pas adapter ses slides ou sa façon de présenter, etc.
Résultat : à prendre raccourci après raccourci, les formations se figent et n’évoluent plus.
Pour animer des formations engageantes, il faut sortir de la facilité et être prêt à faire l’extra mile, par exemple :
- en adaptant le contenu et le format de la formation à son audience, qui change à chaque session de formation ;
- en testant de nouveaux outils, pour améliorer l’interaction entre formateur et participants.
Un formateur rockstar est un formateur prêt à entendre qu’il doit s’améliorer en continu.
Délivrer une formation à sens unique
S’il est important d’avoir conscience de sa valeur, et de l’intérêt de la formation que l’on anime, il faut garder en tête que les participants ne sont pas forcément là seulement pour nous écouter parler 45 minutes d’affilée.
Quand on maîtrise bien son sujet, c’est facile de se mettre à en parler parler parler…mais le risque c’est de perdre purement et simplement son audience.
« Il est recommandé de dynamiser la session de formation en introduisant régulièrement des moments de ‘ruptures’ tels que des ateliers, des séquences de questions-réponses et des échanges de témoignages. Si l’on doit faire un choix, il est préférable d’augmenter les phases d’activité participative tout en réduisant les périodes de monologue.« – Thomas Rafflin
En concevant des sessions de formation participatives, on maximise l’engagement de son audience.
4. La préparation de choc du bon formateur
Une bonne préparation fait partie des ingrédients d’une session de formation réussie. De nombreuses recommandations peuvent être suivies pour arriver bien préparé. En voici une liste non exhaustive :
- Construire le contenu de la formation en fonction de l’audience et de ses objectifs : avant de se lancer, il faut s’assurer de connaître les attentes du commanditaire et de la cible de la formation.
- Affûter son support : un bon support visuel est indispensable à l’apprentissage. A chaque slide doit correspondre une idée + un visuel.
- Prendre le temps de s’approprier les outils : ça évite de perdre du temps pendant la session de formation parce que certaines choses ne fonctionnent pas, ou pas comme attendu.
La liste peut être encore très longue. Mais il faut surtout retenir que ça prend du temps… Un bon formateur est un formateur qui ose tester de nouvelles choses. Avec le temps et la pratique, il persévère dans ce qui fonctionne et abandonne ce qui coince. C’est comme ça qu’on progresse et qu’on devient le meilleur formateur !
5. L’après training : une phase de la formation trop souvent négligée
On pourrait se dire qu’une fois la session de formation derrière soi, le formateur a fini son travail. Eh bien pas le formateur rockstar ! L’après training se soigne tout autant que la session de formation en elle-même.
Les conseils de nos meilleurs formateurs sont les suivants :
- Gardez le lien : il existe de multiples façons de garder le lien après une session de formation et le minimum devrait être de partager le support (1 à 2 semaines après la formation par exemple) pour que les participants puissent revenir dessus à tout moment. C’est un classique très efficace. Cultiver ce lien est aussi la porte d’entrée à de futures opportunités business : nouvelle formation, workshop, coaching, etc.
- Mesurez l’impact : avoir un follow-up avec les participants de la formation permet de s’assurer qu’ils en ont tiré quelque chose (application de nouvelles compétences, utilisation de nouveaux outils, etc.). C’est dans les deux semaines suivants la formation que vos élèves doivent prendre de nouvelles habitudes : plus la formation s’éloigne, moins ils auront la motivation d’insuffler du changement dans leur routine.
En résumé :
Quelles sont les qualités fondamentales du formateur d’excellence ?
De nombreuses qualités sont très utiles à avoir pour être un formateur rockstar.
Parmi elles :
Être pédagogue : travailler la manière de transmettre son savoir, en ne se reposant pas seulement sur son expertise du sujet.
Rester authentique : savoir utiliser ses points forts pour créer et animer des formations uniques, qui vous ressemblent.
Formateur d’exception : quelles sont les erreurs à éviter ?
Voici les pièges les plus courants dans lesquels peuvent tomber les formateurs :
Se reposer sur leurs lauriers : faire évoluer le contenu et le support de la formation dans le temps, mais aussi par rapport à son audience, est une clé de succès pour devenir un formateur d’exception.
S’écouter parler : une formation efficace est une formation rythmée, avec des changements toutes les 10/15 minutes pour maintenir le niveau d’intérêt des participants à son maximum.
Comment gérer l’après training ?
Un après training efficace implique de :
Cultiver un lien : cela permet d’augmenter la satisfaction de votre audience et, pourquoi pas, de déboucher sur de futures opportunités business.
Mesurer l’impact : c’est la seule façon de vous assurer que les compétences et savoir-faire nouvellement appris trouvent leur place dans le quotidien de vos élèves.