Plébiscité par les entreprises comme par leurs collaborateurs, le mécénat de compétences gagne à être connu et, surtout, mis en œuvre. Comme chez nous !
1. Mécénat de compétences : comment le définir ?
Le mécénat ? Tout le monde en a déjà entendu parler. Tout le monde connaît telle entreprise ayant soutenu financièrement l’ouverture d’un musée ou telle autre engagée auprès d’une association luttant contre l’illettrisme à travers le monde. En revanche, rares sont celles et ceux qui sauraient définir ce qu’est précisément le mécénat de compétences.
Pas de panique ! Fonctionnement, atouts, bonnes pratiques : cet article aborde, sans tabou, tous les aspects du mécénat de compétences. Il revient aussi, et surtout, sur l’expérience de Paul Édouard, l’un de nos collaborateurs. Car oui, chez Wemanity, nous y croyons beaucoup au mécénat de compétences et on vous explique pourquoi !
Des mécènes pas comme les autres
Avant cela, cependant, une petite précision s’impose : le mécénat de compétences ne doit pas être confondu avec le bénévolat qui consiste pour un individu à donner de son temps personnel à une organisation. À l’inverse, le mécénat de compétences se fait sur le temps de travail des collaborateurs que les entreprises mettent à disposition d’organismes d’intérêt général tels que, par exemple, :
- des associations ;
- des fondations reconnues d’utilité publique ;
- des fondations d’entreprise ;
- des établissements d’enseignement supérieur ou d’enseignement artistique publics ou privés à but non lucratif agréés ;
- des organismes agréés pour la création d’entreprise ;
- la fondation du patrimoine, etc.
Ainsi, Paul Édouard Roussel, product owner chez Wemanity, a-t-il consacré une partie de son temps de travail à s’assurer de l’accessibilité du site Internet de Frequencies, une équipe française investie dans la création et la production de fictions sonores. De la structuration des contenus à la proposition de liens d’évitement, notre expert a tout passé en revue. Sa mission ? Mettre tout son savoir-faire en œuvre pour améliorer l’expérience des visiteurs déficients visuels.
Un don en nature
Le mécénat de compétences, vous l’aurez compris, représente ni plus ni moins qu’un don en nature. Mais, toutes les missions de mécénat de compétences ne s’inscrivent pas obligatoirement dans le cadre d’une prestation de service comme c’est le cas pour la coopération entre Wemanity et Frequencies. Autre possibilité ? Le prêt de main d’œuvre. C’est alors l’organisme d’intérêt général qui pilotera la mission et pourra faire figure d’autorité fonctionnelle.
Le temps et la fréquence du mécénat de compétences peuvent également varier considérablement d’une mission à l’autre, d’un besoin à un autre. En revanche, les piliers fondamentaux restent les mêmes, à savoir :
- l’engagement personnel du salarié ;
- la réponse à un besoin bien identifié de l’organisme ;
- l’accord de l’entreprise.
2. Mécénat de compétences : pourquoi le mettre en place ?
Un dispositif gagnant-gagnant
Pour les entreprises, les avantages à se lancer dans le mécénat de compétences sont nombreux. C’est, en effet, une belle manière de s’engager et de défendre des valeurs qui leur sont chères en apportant son aide et l’expertise de leurs collaborateurs à un organisme qui en a cruellement besoin. C’est l’occasion également de renforcer leur image de marque et donc, de faire rayonner leur marque employeur. Tout cela en bénéficiant d’une réduction d’impôts !
Côté organismes ? Comment ne pas apprécier l’opportunité de bénéficier gratuitement du soutien et du regard neuf d’un expert ? Mais, pour Aurélien Bernadas, le fondateur de Frequencies, le mécénat de compétences ne saurait être réduit à cette seule dimension. En plus de la doter d’un site Internet plus accessible et mieux référencé, la mission de notre coopérateur Paul Édouard a permis à son association de se challenger, d’évoluer et de progresser.
La question de l’impact social
Un constat partagé par Paul Édouard. Sa mission auprès des équipes de Frequencies l’a sensibilisé aux difficultés rencontrées par les personnes malvoyantes. Elle a confirmé que son travail avait du sens, un élément de taille mais que l’on peut perdre de vue une fois plongé dans sa routine professionnelle quotidienne.
Exergue : 77 % des salariés en mécénat estiment que cette expérience a augmenté leur attachement à l’égard de leur entreprise.
En ce sens, Paul Édouard fait partie des 71 % des salariés impliqués dans une mission de mécénat estimant que l’expérience les a fait évoluer. Ils sont 57 % à penser que le mécénat a contribué à l’acquisition de nouvelles compétences et 77 % à noter qu’il a augmenté leur attachement à l’égard de l’entreprise*.
3. Mécénat de compétences : comment faire ?
Qui a peur du mécénat de compétences ?
Des chiffres qui devraient encourager les entreprises à se saisir du mécénat de compétences. Pourtant, seules 20 % des entreprises mécènes en France y ont recours. En cause ? Une méconnaissance généralisée du dispositif et du secteur associatif à laquelle s’ajoutent, pour les managers, la perte opérationnelle du salarié et, pour les RH, le coût de sa mise à disposition hors de l’entreprise.
Des craintes compréhensibles mais qui oublient un peu vite que le mécénat de compétences permet aussi de renouveler le lien qui unit l’entreprise à ses collaborateurs, et tout particulièrement aux plus jeunes d’entre eux. 80 % des moins de 35 ans considèrent, en effet, le mécénat de compétences comme un moyen de renforcer leur motivation au sein de leur entreprise. Le mécénat constitue donc un levier puissant de fidélisation.
Les bonnes pratiques
D’où toute l’importance d’informer les collaborateurs sur l’existence du mécénat de compétences, de soutenir celles et ceux qui, comme Paul Édouard, souhaitent devenir coopérateurs, de s’assurer que les missions au profit desquelles ils s’engagent correspondent bel et bien à leurs compétences et attentes, de les aider à valoriser cette expérience, de faire preuve d’agilité.
En jeu ? L’accélération de l’engagement citoyen et sociétal des entreprises et de leurs collaborateurs seul à même, si l’on en croit Paul Édouard et Aurélien, à transformer le monde.
En résumé :
C’est la possibilité offerte aux entreprises de mettre leurs collaborateurs à disposition d’organismes d’intérêt général pour leur faire bénéficier de leur force de travail, de leurs compétences, de leurs savoir-faire.
Profiter de la défiscalisation, valoriser sa réputation, faire rayonner sa marque employeur, défendre des valeurs, etc. : il existe autant de raisons d’embrasser le mécénat de compétences que d’entreprises. Mais toutes ont conscience que le mécénat de compétences représente pour elles une manière d’avoir un impact réel sur la société et le monde.
S’il fallait n’en citer qu’un ? Incontestablement : se sentir utile en faisant quelque chose qui a du sens.
IFOP, « 2ème Baromètre du mécénat de compétences. Quand l’entreprise et les salariés s’engagent pour l’intérêt général », Édition 2020.